"La FLIF.BE et FACIR.BE ont organisé le 8 octobre 2024 une masterclass à la Maison des Musiques de Bruxelles autour de la "découvrabilité" des contenus locaux et indépendants sur les plateformes de streaming musical qui opèrent à l'intersection de la publicité, de la technologie, de la musique et de la finance.
La "découvrabilité" peut être définie comme « la capacité à être repéré parmi un vaste ensemble d’autres contenus,notamment par une personne qui n’en faisait pas la recherche », ce qui marque une différence notable avec un quota.

L'Observatoire des Politiques Culturelles de la Fédération Wallonie-Bruxelles
démarre en effet un chantier d'étude sur cet enjeu crucial pour toute politique culturelle digne de ce nom et attentive à respecter la diversité culturelle, ce qui s'avère dès lors crucial pour la pérennité du secteur musical local et (réellement) indépendant face à l'hégémonie sur les plateformes de l'oligopole des majors de l'industrie musicale.

Cet oligopole ne cesse d'étendre son emprise globale en imposant, avec les plateformes, des règles communes au monde entier pour la production et la distribution de la musique enregistrée, reconfigurant l’offre musicale mondiale en influençant notre manière de découvrir, d’accéder et de consommer les produits ou contenus locaux. Il bloque à ce jour avec ses alliés toute tentative de régulation du secteur du streaming musical qu'il veut stratégiquement neutraliser.

La reconfiguration de la ligne de partage de l'industrie musicale entre acteurs d'une part vivant de la giga-agrégation de nano-paiements et d'autre part d'acteurs exclus de cette logique exclusive de fonctionnement économique n'a donc jamais été aussi saillante et les enjeux régulatoires sont évidents : abus de position dominante, situations de concurrence déloyale, confidentialité, sécurisation et monétisation de la collecte des données en plus, on le répète, des enjeux de diversité culturelle essentiels à la vie démocratique.

Avec le chercheur canadien Jean-Robert Bisaillon du laboratoire laticce.uqam.ca et Jean-Gilles Lowies de l'Observatoire des Politiques Culturelles (opc.cfwb.be) de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nos membres (labels et artistes) et les partie prenantes alliées présentes, notamment la Sabam ou la ECSA European Composer & Songwriter Alliance, nous avons évoqué les effets de réseau, le principe (obsolète) de la longue traine, la vampirisation de la recommandation musicale par les majors, l'importance de la déclaration standardisée de métadonnées enrichies, la tenue et l'alimentation d'un répertoire précis et complet des oeuvres locales, l'exigence de l'ouverture des données d'usage des utilisateurs et enfin les enjeux régulatoires canadiens, européens, français et belges.

Un powerpoint de l'intervention de Jean-Robert est disponible sur demande."

Le mardi 20 février, la FLIF et le FACIR ont organisé une table-ronde sur le « Rôle des labels indépendants en 2024 ».

Trois artistes (Marie Daulne (Zaz Mama); Margaux Vranken et Grégoire Frey) et trois labels (Greg Noël, Exag Records;  Benoit Goes, T4A, Michel Van Achter, Home Records).

Devant une salle comble (plus de 70 participant.e.s), tou.te.s les intervenant.e.s ont, sur base de modèles très divers, pu monter que, malgré les dires de l’industrie du streaming, les labels restaient indispensables. Les artistes ont démontré qu’ils étaient impossible de tout faire eta u’ils ont besoin d’un team professionnel, disposant de réseaux (nationaux et internationaux).